A un moment ou à un autre, nous avons tous reporté au lendemain certaines tâches que nous devions accomplir. Puis le lendemain nous avons encore reporté au jour suivant, jusqu’au moment où il n’était plus possible de reporter davantage. Pris au pied du mur la tâche a du être réalisée en catastrophe ou abandonnée. Pour certaines personnes, ce scénario n’est peut-être pas uniquement un mauvais souvenir mais une habitude qui s’est installée. Les études estiment que 15 à 20 % des adultes reportent régulièrement des activités qu’il faudrait mieux exécuter immédiatement. Elle toucherait 80 à 95 % des étudiants de premiers cycles universitaires.

Définition de la procrastination

Elle désigne la tendance à remettre systématiquement au lendemain des actions (qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non).

Quelles sont les causes de la procrastination ?

Procrastination

Elles sont diverses :

  • un manque de motivation
  • refus de l’autorité
  • anxiété d’évaluation
  • incertitude
  • difficultés à prendre des décisions
  • crainte de l’inconnue,
  • évitement des situations ennuyantes et désagréables
  • le perfectionnisme excessif

Quelles sont les conséquences ?

La procrastination risque à moyen et à long terme causer de l’anxiété, une culpabilité, une frustration et une dévalorisation de soi. Elle se développe avec le temps en réaction à des tâches qui paraissent difficiles, ennuyeuses ou rébarbatives, voire plus lourdes qu’elles ne le sont en réalité. A mesure que les échéances approchent, la mauvaise conscience ou le sentiment de culpabilité entrainent un facteur de stress important.

La procrastination est une conséquence du perfectionnisme. Le perfectionnisme ne correspond pas à la recherche de l’excellence, il correspond à la recherche de l’inatteignable, de l’inaccessible. La demande irréaliste envers eux-mêmes qu’ils sont incapables de réaliser, les amènent pour s’en sortir à la procrastination. Ces standards inaccessibles découragent la personne et l’empêchent de poursuivre les tâches exigées.

Les études ont mis en évidence des distorsions cognitives présentes chez le perfectionniste (Pensées dichotomique, Surgénéralisation, Personnalisation, Abstraction sélective).

Différence entre une personne consciencieuse et perfectionniste

Consciencieux Perfectionniste
Standard d'excellence qui sont personnellement ou humaine acceptableStandards d'excellence qui sont personnellement ou humainement impossible à atteindre
Sens de la proportion, priorité pour l'essentiel sans négliger l'importance des détailsSens de la proportion perturbé, préoccupation excessive pour les détails au détriments de l'essentiel (minimisation de l'essentiel)
Flexibilité des exigences perfectionnistes selon le contexte et l'importance de l'activitéInflexibilité, rigidité de la démarche perfectionniste avec peu ou sans considération pour le contexte ou l'importance de l'activité
Autocritique et doute raisonnable qui permettent la détection des erreurs possibles et leur contrôle ; acceptation de ses propres imperfections.Dévaluation sévère de soi-même aux moindres erreurs vécues comme un échec, doute quasi obsessionnel sur la qualité et la finition de la performance ; incapacité d’accepter ses limitations
Prévalence des émotions et des expériences positives (satisfaction, joie, plaisir, estime de soi-même)Prévalence des émotions et des expériences négatives (insatisfaction, anxiété, honte et culpabilité, peur excessive de l'échec, estime de soi conditionnelle à la performance, sensitivité du rejet)
Pensées dialectiques, ouverte à l'acceptation et à la fois de l'absolu et du relatifPensées dichotomiques privilégiant les oppositions absolues, noir ou blanc, tout ou rien, mal ou bien.
Spontanéité et sens du compromisLes conventions sociales sont vécues comme des impératifs contraignants (tyrannies, des "il faut")
Estimation réaliste de la probabilité des évènements négatifsSurestimation de la probabilité d’occurrence des évènements négatifs et de leur pérennité

Comment la vaincre : objectifs de la psychothérapie 

  • Explications des mécanismes mis en jeu dans la procrastination
  • Identifier les facteurs étiologiques
  • Identifier les facteurs de maintien
  • Travailler sur l’interprétation erronée (Restructuration Cognitive)
  • Mettre en place de nouveaux comportements (Les attitudes anti-procrastination) par le biais de tâches comportementales et cognitives.